Les violences sexuelles sont une problématique importante en Guinée. Le pays est connu pour être le deuxième en Afrique à pratiquer le plus les mutilations génitales féminines. Les mariages forcés y sont aussi très nombreux. Le viol est resté longtemps un sujet tabou et moins documenté, mais la parole se libère depuis quelques années, sous l’impulsion de femmes et d’organisations de la société civile. Face à cette situation, Amnesty International a mené une recherche pour rendre compte du phénomène des viols en Guinée et analyser les réponses des autorités en matière de prévention, de protection des droits des victimes et de lutte contre l’impunité de ces crimes.

En 2022, s’est ouvert un procès historique pour rendre justice aux victimes du stade du 28 septembre 2009. Ce procès tant attendu abordent aussi les faits de viols et violences sexuelles commis par les forces de sécurité lors de l’événement.

Après un renvoi, le procès de l’affaire Mah Sylla se tiendra en fin février. Cette jeune fille est décédée en 2021 des suites d’un viol suivi de grossesse et d’avortement forcé. Les présumés responsables de ces faits seraient ses médecins. En novembre 2021, les réseaux sociaux et les médias traditionnels avaient disséminé l’information, des manifestations avaient été organisées dans plusieurs villes pour dénoncer l’impunité des auteurs et demander de la diligence dans l’enquête judiciaire.

Pourquoi a-t-il fallu que tu sois meurtrie dans ta chair pour que le viol devienne une cause qui parle à tous ? »

Extrait de « Une ode à M’mah Sylla », par Diaraye Diallo, directrice exécutive de l’ONG Mon Enfant, Ma Vie

Amnesty International et ses partenaires ont entrepris de faire une campagne afin de changer le choses.

Ainsi, entre autres recommandations, nous, organisations mentionnées ci-dessus, appellont les autorités guinéennes à :

  • Adopter une loi générale sur la violence à l’égard des femmes et ériger en infraction toutes ses formes, conformément au droit et standards internationaux ; Réviser la définition du viol dans le droit guinéen afin que celle-ci soit basée sur l’absence de consentement et non sur l’utilisation « de la violence, de la contrainte ou de la surprise », conformément au droit et standards internationaux ;
  • Accélérer la mise en place effective de l’Observatoire national de lutte contre les violences basées sur le genre et lui donner les ressources et financements adéquats pour remplir sa mission, notamment la collecte et la publication de statistiques nationales fiables sur les violences basées sur le genre, ventilées par sexe, âge et autres caractéristiques pertinentes ;
  • Veiller à ce que les victimes de violences sexuelles aient accès, en temps utile et sans obstacles financiers, à des soins médicaux et à des examens médico-légaux, à un soutien et à des conseils psychologiques, à une contraception d’urgence, à des conseils, à des tests et à une prophylaxie post-exposition au VIH, à un avortement sans risque et à des soins et un soutien en matière de santé maternelle ; Soutenir le développement de structures dans tout le pays permettant aux victimes de recevoir des soins médicaux complets dans le même établissement et promouvoir la formation et le déploiement dans tout le pays d’un nombre suffisant de personnel médical et de spécialistes médico-légaux formés à la gestion des cas de violence sexuelle;
  • Renforcer les capacités du pouvoir judiciaire, de la police et des autres autorités chargées de l’application de la loi, ainsi que des travailleurs sociaux et sanitaires, et de tout autre fonctionnaire participant à la prévention et à la lutte contre les violences fondées sur le genre et la violence à l’égard des femmes, conformément au cadre juridique national ;
  • Garantir le non-conditionnement de la réception et de la transmission des plaintes à la justice à la présentation d’un certificat médico-légal ou à une quelconque autre preuve de la perpétration d’une violence sexuelle ; Mettre en place une aide juridictionnelle qui garantisse aux plaignants les plus modestes la gratuité de l’ensemble de la procédure ; S’assurer que les peines prononcées correspondent à la gravité des crimes de violence sexuelle, et sont en conformité avec le code pénal ;
  • Financer et mettre en œuvre des campagnes de sensibilisation et d’éducation pour lutter contre les attitudes sociales et culturelles sous-jacentes qui discriminent les femmes et les filles et qui facilitent et perpétuent la violence à leur encontre. Ces campagnes devraient : promouvoir la tolérance zéro à l’égard de la violence à l’égard des femmes et des filles, démystifier les stéréotypes sexuels néfastes et les mythes associés au viol, éliminer la stigmatisation des femmes victimes de violence et encourager les victimes à demander réparation. Les campagnes devraient inclure les dirigeants communautaires et religieux, les élus locaux, les médias et la société civile.

vous pouvez rejoindre notre combat aujourd’hui

Rejoignez notre campagne maintenant pour dénoncer les viols et violences faites aux femmes en Guinée.

Nous avons planifié une série d’actions au cours de l’année 2023 pour continuer à apporter notre soutien aux victimes de viols et de violences sexuelles en Guinée et demander justice pour elles.

Nous allons aussi sensibiliser les populations guinéennes sur les viols et violences sexuelles faîtes aux femmes en guinée et comment les prévenir.

Notre objectif est de faire en sorte que le silence autour des viols en Guinée soit dissiper et que la loi soit appliquer pour garantir la justice aux victimes.

Les victimes et leurs proches nous ont dit à de nombreuses reprises que les terribles violences sexuelles qui leur ont été infligées sont exacerbées par le jugement de la société. Cependant, le silence entourant les cas de viol commence à se dissiper et la société civile s’emploie à dénoncer les violences sexuelles

Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à AmnestyInternational.

Soutenez notre campagne en tweetant

Ensemble, mettons fin aux viols et violences sexuelles en #Guinée. Il est temps que la honte change de camp. Brisons le silence! #ParlonsenGN

Il est temps que la honte change de camp !

Soutenez les victimes de viols et violences sexuelles en agissant aujourd’hui.

Ecoutez notre pétition en 5 langues de la Guinée et envoyez un email au ministre de la Justice et des Droits de l’homme ; au ministre de la Sécurité et de la Protection civile ; au ministre de la Santé et de l’Hygiène publique ; et au ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation;

Les autorités guinéennes doivent garantir et protèger davantage les droits des femmes et des filles contre les violences sexuelles et luttent contre l’impunité de tels actes.

En Guinée, plus de 500 plaintes pour viol ont été enregistrées en 2021 ; la plupart des victimes étaient mineures. Le véritable nombre de cas de viols est sans aucun doute plus élevé. Agissez maintenant. Rejoignez notre campagne pour dénoncer les viols et violences sexuelles faites aux femmes en Guinée.

En 2021, le nombre cumulé de viols traités par l’Office de protection du genre, de l’enfant et des mœurs (OPROGEM) et la Brigade spéciale de protection des personnes vulnérables (BSPPV) a dépassé 500 cas ! 

La même année, le service de médecine légale du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ignace Deen à Conakry a reçu 638 victimes de viol. 

La fin de l’année 2021 a été marquée par la médiatisation d’une succession de viols dont celui de M’mah Sylla, opérée sept fois suite à plusieurs viols, avant qu’elle ne décède en novembre 2021.

Très souvent, les victimes de viol, déjà très éprouvées, ne bénéficient pas d’une prise en charge médicale effective. Elles peinent à accéder à des soins médicaux adéquats et à un soutien psychologique.

L’accès à la justice en Guinée demeure incertain, long et difficile pour de nombreuses victimes.

Par ailleurs, les victimes de viol sont peu protégées face à la stigmatisation sociale. Les terribles violences sexuelles qui leur ont été infligées sont exacerbées par le jugement de la société.

Il est temps que la honte change de camp !

Le silence autour des viols en Guinée doit se dissiper et la loi doit s’appliquer pour garantir la justice aux victimes.

Rejoignez notre campagne maintenant pour dénoncer les viols et violences faites aux femmes en Guinée.

Nous faisons campagne pour que la Guinée protège davantage les victimes de viol et violences sexuelles et leur garantisse un accès à la justice.

Nous réclamons des mesures pour améliorer le processus judiciaire, la prise en charge médicale et la prévention conformément aux obligations du pays relatives au droit international et régional en matière de droits humains.

Rejoignez les milliers de personnes à travers la planète, rassemblées pour revendiquer nos libertés, et exprimez votre soutien aux victimes de viol et de violences sexuelles en Guinée.

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Que pouvez-vous faire de plus ?

Vous pouvez devenir l’un des champions de notre lutte

Nous avons besoin de maintenir la pression sur les autorités guinéennes pour enfin mettre fin aux pratiques de viols et de violences sexuelles en Guinée et garantir une meilleure prise en charge des victimes. Ensemble, nous pouvons le faire. Nous avons mis en place un compte WhatsApp pour les